Série Mémoire d'Epône #2 : rencontre avec Mme Gouget
Épônoise depuis 85 ans, tournons une nouvelle page de l'histoire de la ville sur le temps du maraichage
Dans les années d’après-guerre, Épône comptait une poignée de maraîchers qui faisaient vivre le village au rythme des saisons. Parmi eux, la famille de Mme Gouguet, installée à la ferme du château, cultivait plus de 12 hectares de terres réparties entre les hauteurs de la Villeneuve, le plateau et quelques parcelles en vallée.
Chaque saison apportait son lot de légumes : salades, poireaux, carottes, pommes de terre, oignons… soigneusement cultivés, arrachés, lavés, puis alignés au bord de la route pour être acheminés aux Halles de Paris. À l’époque, le village comptait trois lavoirs à poireaux municipaux, mais de nombreuses fermes possédaient le leur, tout comme des laveurs à carottes.
La vie était dure, mais animée : les poireaux dans les rues, le bouilleur de cru dans le quartier de Saint-Martin, les bals à la salle paroissiale, le cinéma à l’Hôtel de l’Univers, et pas moins de treize bistrots dans le village ! On allait même danser entre deux récoltes...
Durant l’Occupation, la ferme du château fut réquisitionnée par les Allemands, et un char y fut installé, pointé vers la vallée de la Seine. Plus tard, les terres furent petit à petit morcelées, et le développement de la ville transforma le paysage agricole.
Aujourd’hui, le souvenir du maraîchage perdure à travers la mémoire de ses anciens. Seul Cyril Moisi, jeune maraîcher passionné, cultive encore les terres épônoises, témoignant d’un savoir-faire transmis avec fierté.
