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Rencontre avec Gabriel Leconte
Rencontre avec Gabriel Leconte et la vie épônoise pendant la seconde guerre mondiale.
CONTEXTE
Nous sommes en 1939, Epône comptait 1100 habitants et était essentiellement une commune maraichère. Elisabethville comptait moins de 10 maisons et Velannes était embryonnaire. La Mairie/Ecoles se trouvait place de l’église.
M. Gabriel Leconte, né en 1925, a grandi à Épône pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses grands-parents tenaient un bistrot, La Quichenotte, point de rencontre des ouvriers locaux et des habitants. Dès 1938, les discussions portaient sur la guerre imminente. À l’époque, Épône comptait 13 bistrots et l’hôtel de l’Univers était un centre d’animation avec un cinéma, une salle de bal et un café-restaurant, où les inquiétudes liées à la guerre étaient souvent évoquées.
En 1940, face à l’exode, la famille Leconte quitte Épône pour Laval. Les Allemands, ayant réquisitionné les belles villas de la RN13, se comportaient correctement avec la population. Les transports étaient perturbés par les bombardements, et les tickets de rationnement rythmaient la vie quotidienne. Le pain gris (mélange de farine et de son) était distribué grâce aux tickets, mais jugé peu agréable. Le boulanger fabriquait du pain blanc uniquement le dimanche, avec de la farine non déclarée, payée discrètement en monnaie. Par ailleurs, de nombreuses familles élevaient des cochons pour leur subsistance ou pour effectuer du troc avec d'autres produits de première nécessité.
La maison actuelle de la mairie servit à protéger les archives de la Banque Crédit Hôtelier, où logeait alors Mme Delarue, sage-femme.
Les jeunes étaient réquisitionnés pour creuser des tranchées comme protection contre les bombardements, principalement autour de la gare, cible privilégiée. Les familles, quant à elles, construisaient parfois des abris dans leurs terrains. Martiel, un résistant local, allumait des feux dans le secteur des 100 arpents (appelé aussi Canada) pour guider les avions alliés qui venaient larguer des armes à destination de la Résistance.
Le château d’Épône fut dynamité par les Allemands le 18 août 1944. La libération arriva le 19 août 1944 avec l’entrée des Américains par la Grande Rue, sans grande célébration. Après-guerre, un comité de libération fut créé, marquant la fin de cette période difficile pour la ville. Les jeunes mobilisables étaient convoqués pour suivre une préparation militaire à Mézières-sur-Seine, où ils défilaient dans les rues d’Épône.